De quoi s'agit-il ?

Cotonnades de Madras, laines du Cachemire, pashminas, saris de Benarès, chintz ou indiennes de Nîmes… aucune région au monde n'a déployé une si grande énergie créatrice dans sa diversité textile que le sous-continent indien.

 

Dès le XVIIème siècle, des toiles imprimées aux couleurs vives, appelées "Indiennes", arrivent à Marseille par voie de mer, en provenance des Indes. Devant le succès de ces cotonnades, plus particulièrement en Provence, et la volonté d'assurer une protection des manufactures soyeuses et laineuses françaises, l'interdiction de commerce de ces tissus est proclamée de 1656 à 1759. Malgré ces édits royaux, Aix en Provence devient, dès 1730, la capitale de la contrebande des indiennes, toiles venues clandestinement de Marseille.

La pénurie des cotonnades venant d'Orient, le développement de la technique d'impression par réserve, puis la levée des interdictions sont à l'origine du développement de l'indiennage en France. Le tissu provençal est né. Les motifs à l’origine des toiles indiennes ont fortement inspiré les motifs provençaux. Au-delà des semis de fleurs qui ont évolué depuis le XVIIème siècle, la palmette ou motif cachemire (la « boteh » en hindi) est le motif le plus typiquement associé à l’Inde.

 

            

 

 

Si la soie la plus connue est la soie naturelle issue du ver à soie « bombyx du murier » et originaire de Chine, l'Inde est l’un des berceaux historique de la soie sauvage. Celle-ci est produite par 3 vers à soie différents. Le plus commun en Inde est le ver à soie « Tasar » qui se nourrit de feuilles de chêne et qui donne la soie « tussah ». Dans les régions nord et est de l’Inde, on trouve le ver à soie « Eri » qui se nourrit principalement de feuilles de ricin. Enfin, la soie « muga », pratiquement inconnue en occident, provient du nord est de l’inde (Assam) et reconnaissable par sa couleur naturelle « or ».

  

  • Que la singularité provienne du ver à soie, tasar ou de la soie eri qui produit une soie dite non-violente parce que l’animal n’est pas tué au moment de son extraction du cocon,

                    

  • qu’elle provienne de l’impression au tampon avec des pigments naturels pour de magnifiques étoffes de kalamkari,

                     

  • qu’elle provienne des broderies, tel le kantha dans West Bengal réalisé à partir de saris de coton usagés, maintenus entre eux par une broderie au “point avant”, ou les broderies kutch réalisées par une peuplade nomade de chameliers installée dans l'état du Gujarat, véritables œuvres d’art aux finitions délicates souvent parsemées de miroirs destinés à aveugler et à désorienter les esprits malfaisants,

                        

  • qu’elle provienne du tissage, telle la technique de l’ikkat où les fils de chaîne et/ou de trame sont teints en fonction du motif, avant le montage sur le métier à tisser, ou telle la technique du khadi, pièce de tissu filée et tissée main selon des principes édictés par Gandhi comme acte de résistance au monopole des filatures détenues par les Britanniques avant l’Indépendance,

             

  • qu’elle provienne de motifs porteurs de revendications identitaires telles les capes des tribus Toda ou Kondh…   

 

             

… chaque région, chaque localité, chaque communauté, chaque ethnie a son propre savoir-faire et son propre style.