Peintures Saora
Les Saoras représentent un des 62 groupes tribaux de l’Etat de l’Orissa (Centre-Est de l’Inde). Une de leurs coutumes ancestrales consiste à effectuer des peintures sur les cloisons, à l’intérieur des maisons. Ces œuvres sont des moyens destinés à conjurer des mauvais sorts ou à invoquer des moments propitiatoires ou, plus généralement, destinés à marquer les 4 principaux moments de la vie : la naissance, la puberté, le mariage, le décès.
Au delà des formes traditionnelles de l’art indien qui relate généralement des épisodes des grandes légendes de l’hindouisme, les Saoras puisent leur inspiration pour traduire une Inde qui mêle scènes primitives et objets du monde moderne. Très souvent les illustrations sont inscrites dans un cadre géométrique très strict, une façon de figurer le resserrement de la tribu en un lieu protégé, tel un temple virtuel porteur de leur identité. Deux motifs d’encadrement bordent généralement chaque peinture : celle située à l’extérieur symbolise la ligne des montagnes qui les entourent, l’autre figure la forêt qui les abrite. Probablement une façon d’affirmer leur territoire et leurs ressources face aux dangers qui les menacent…
Afin de se faire connaître, certaines tribus issues de ce groupe tribal proposent des peintures « hors les murs ». Selon le cas, les applications et supports diffèrent. Certaines privilégient l’usage du papier ou du tissu compressé, d’autres de la soie tussar (qui provient d’un ver à soie non domestiqué).
Parmi les applications, citons aussi celle qui repose sur l’utilisation de la poudre de pierre et de coquillages, de pigments à base de végétaux et de fruits (grenade, sindhoor) et d’une gomme naturelle issu du « kaith » (sorte le latex). On la design usuellement sous l’expression « squeleton painting ». Pour chaque couleur, le mélange des 3 éléments est préparé dans la coquille d’une noix de coco. Le dessin est réalisé au moyen d’un « kalam ».